Le Cercle de coopération des associations laïques
Le Cercle de coopération des associations laïques
Pour la séparation de l’Etat et des Eglises
Le cercle de coopération des associations laïques (CCAL) a été fondé le 5 février 2015 par les associations suivantes :
• AHA – Allianz vun Humanisten, Atheisten an Agnostiker - asbl
• Fédération générale des instituteurs luxembourgeois – société coopérative
• Liberté de conscience – asbl
• Libre pensée luxembourgeoise
• Ligue luxembourgeoise de l’enseignement – asbl
Le CCAL est l’organe de concertation des associations qui défendent et promeuvent la laïcité. Le cercle est une plateforme d’échange, de concertation et de coopération. Sur mandat des associations membres, le cercle représente les associations membres dans les domaines d’intérêt commun. Il est alors l’interlocuteur commun vis-à-vis des autorités publiques.
Le cercle a son siège à l’adresse suivante :
Cercle de coopération des associations laïques
1, rue Jean-Pierre Sauvage
L-2514 LuxembourgPour la laïcité de l’Etat
Les associations membres du cercle se prononcent pour un Etat laïc, pour la séparation de l’Etat de toute religion et de toute institution religieuse.
Le Cercle de coopération des associations laïques a pris acte de la convention conclue entre le Gouvernement et les représentants des cultes reconnus. Le Cerce estime que la neutralité affichée de l’Etat impose à celui-ci de prendre en considération dans ses relations avec les cultes qu’une partie importante de la population du Luxembourg ne se considère pas comme appartenant à une quelconque religion et qu’il importe de respecter les sensibilités philosophiques et les droits de ces personnes. Le respect de la laïcité par nos institutions publiques est indispensable à cet égard.
Voilà pourquoi le cercle estime qu’il doit, en tant que représentant des associations qui oeuvrent pour la laïcité dans notre société, être consulté par le Gouvernement avant toute décision sur tout sujet qui touche à la laïcité et aux intérêts des personnes sans croyance, athées, agnostiques, humanistes qui ne se reconnaissent pas dans une idéologie religieuse.
Dans son entrevue du 31 mars 2015 avec le Gouvernement, le CCAL a défendu ces positions.
Les associations membres du cercle de coopération ont fait état de leurs inquiétudes quant aux avancées réelles de cette convention.
À la lecture attentive des différents articles, il était en effet apparu que les cultes garderaient un certain droit de regard sur l’introduction du cours unique « éducation aux valeurs » et la définition de son objectif principal à l’article 17 s’apparentait d’ores et déjà fortement à ceux de l’enseignement religieux.
Pour la laïcité de l’école publique
Actuellement le nouveau cours « vie et société » qui devra remplacer le cours de formation morale et sociale (cours idéologiquement neutre, fondée sur une approche de philosophie pratique) et le cours d’instruction religieuse et morale (cours offert dans le cadre de l’école publique par des enseignants payés par l’Etat mais sous la tutelle de l’Eglise catholique) est au centre des activités du cercle.
En date du 29 janvier 2015, les organisations membres du CCAL avaient une entrevue avec le Ministre de l’Education nationale de l’Enfance et de la Jeunesse au sujet du nouveau cours qui doit avoir un référentiel disciplinaire scientifique qui induit un questionnement sur les valeurs sans doctrinalisme.
Les associations représentant divers courants de pensées non religieux ont demandé à être consultées sur le contenu du nouveau cours et donc notamment au sujet du plan cadre au même titre que le Conseil des cultes et le Ministre Meisch leur a assuré que tel serait bien le cas. L’évolution ultérieure amène cependant le CCAL à émettre des doutes sur la signification réelle de cette promesse.
Les associations présentes ont par la suite exigé que le nouveau cours soit confié à des enseignants laïcs sans rapport avec un culte religieux. À cet effet il faudrait donner une priorité au titulaire de classe du fondamental habilité à enseigner toutes les matières au programme et aux professeurs de formation morale et sociale et/ou de philosophie dans l’enseignement secondaire et secondaire technique. Tout en ne s’opposant pas à une reprise des enseignants et chargés de cours de religion dans l’Education nationale, les organisations membres du CCAL voient mal comment on pourrait confier le nouveau cours au personnel qui avait jusque là une mission qui lui était confié par un culte religieux.
Ils exigent en outre que le recrutement des futurs enseignants habilités à enseigner ce cours se fasse sur la base du diplôme d’instituteur pour l’enseignement fondamental ou préparatoire et du diplôme requis pour le professeur de philosophie pour l’enseignement secondaire ou secondaire technique.
Or depuis, aucune consultation des associations laïques n’a eu lieu et pourtant le ministre de l’éducation nationale a organisé le 23 mars une conférence publique avec le professeur Jürgen Oelkers de l’Université de Zurich s’inscrivant dans le cadre de l’élaboration du curriculum de ce nouveau cours. Le choix de ce professeur, plaidant pour la transmission d’une culture religieuse à l’école, comme coordinateur du programme est tout à fait révélateur. Le Cercle de coopération des associations laïques n’a ni été informé ni consulté sur les critères à la base du choix de M. Oelkers et de sa mission exacte. Pour ces raisons le Cercle de coopération n’a pas confiance en la personne choisie par le Ministre. Il est indispensable que tous les documents qui décrivent la mission et les attributions soient rendus publics. Il en est de même du plan cadre élaboré qui doit être soumis à un débat public contradictoire et avisé par tous les concernés, dont notamment le Cercle de coopération des associations laïques avant son adoption par le Ministre, voire par le Gouvernement. Entamer les travaux pour mettre en place le programme détaillé du nouveau cours avant que cette procédure de consultation n’ait eu lieu n’est pas conforme avec la volonté de transparence et de dialogue affichée dans le programme et la déclaration gouvernementale.
Le Cercle de coopération des associations laïques estime par ailleurs que le travail accompli depuis des années tant dans l’école fondamentale que dans l’enseignement secondaire et soutenu dans leur temps par les ministres socialiste et libérale en charge de l’Education nationale ne doit pas être balayé par un trait de plume. La qualité de ces travaux qui se fondent sur une approche de philosophie pratique sont indéniables et devraient constituer la toile de fond du nouveau cours.
Le Cercle de coopération des associations laïques estime par ailleurs que la composition du ou des groupes de travail chargés de l’élaboration concrète du programme du nouveau cours, le statut des personnes nommées dans ces groupes, leurs droits et devoirs, les critères à la base de leur nomination et leur mission exacte doivent être rendus publics.
L’école publique n’a pas besoin d’un cours unique sur les religions mais d’un cours qui vise à développer le raisonnement philosophique et le sens critique chez les jeunes.